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Effectif Metropolitans 92 - saison 20/21 !

03.08.2020
Le recrutement des Metropolitans 92 est maintenant terminé ! Retrouvez notre entretien avec Alain Weisz, directeur des opérations sportives du club, qui dresse un premier bilan des perspectives de la nouvelle saison !

  • La saison passée l’équipe avait décroché sa place pour les quart-de-finales de Coupe De France et se situé dans le top 4 de Jeep® Elite.
    Malgré un arrêt soudain de la saison, les objectifs de cette première année semblent avoir été atteints pour l’équipe.
    La reprise de la nouvelle saison approche, et l’effectif des Metropolitans 92 est maintenant complet !
    Pouvez-vous nous décrire avec quels objectifs pour cette nouvelle saison, l’équipe a-t-elle été construite ?

Je vais vous répondre qu'avant les objectifs, intervient la stratégie du club. Cette stratégie elle se concrétise pour nous cette saison, par le souci de stabiliser un effectif. Il y aura 6 joueurs de l’année passée et 5 nouveaux, ce qui n’est pas énorme par rapport au renouvellement habituel d’un club. Donc ça c'est important.
On a voulu stabiliser et fidéliser certains joueurs qui sont très importants, je parle dans un premier temps et chronologiquement de Vitalis Chikoko qui a encore 3 ans de contrat, de David Michineau avec 3 ans de contrat et Lahaou Konaté avec 4 ans de contrat.
Ce que l'on souhaite pour la marche du club et pour que les spectateurs s'y retrouvent, c'est d'avoir une ossature importante, quantitativement et qualitativement, d’une année sur l'autre qui reste stable. Voilà la stratégie qui a présidé dans notre recrutement.

Ensuite, il y a le recrutement ponctuel avec des joueurs qui vont passer une année, peut-être plus, comme on le voit avec Rob Gray qui revient d'une année sur l'autre, même s'il n’avait qu’un an de contrat. On a signé Miralem Halilovic pour 2 ans et puis les autres joueurs ont signé pour un an, ou bien il leur reste une année de contrat comme Maxime Roos et Bastien Pinault. On souhaite qu'une chose c'est de leur proposer un contrat pluriannuel, encore faudra-t-il qu'ils montrent sur le terrain que le club peut grandir avec eux.
Ensuite pour le recrutement ponctuel, la façon dont nous avons travaillé avec Jurij Zdovc est qu’il a  établi pour chaque poste une short list et nous avons essayé d'avoir systématiquement le premier joueur de sa short liste, ce qui n'a pas toujours été le cas. À l'heure où nous parlons, certains Américains que nous avions ciblés ne se sont pas encore décidés pour un club ou pour un autre.

Mais nos étrangers qui sont Brandon Brown, Anthony Brown et Tomer Ginat sont des joueurs qui ont été choisis de concert entre la cellule de recrutement du club et le coach.

  • Concernant ces contrats ponctuels justement, quels profils ont été privilégiés pour rejoindre l’effectif des Metropolitans 92 et répondre aux objectifs ?

Brandon Brown est un joueur qui joue des deux côtés du terrain, qui défend et qui attaque. Il réalise une bonne carrière, mais surtout a réalisé une très bonne saison l’année passée avec Novgorod. Il a un peu éclaboussé la VTB League. Il faut savoir que Jurij Zdovc possède un réseau très long celui des coachs yougoslaves, qui jouent dans absolument tous les pays et qu'il a pu glaner des informations qui sont très précieuses sur la qualité du joueur, qui peut jouer aussi bien en attaque qu'en défense, mais également sur ses qualités humaines. Nous avons attaché beaucoup de beaucoup d'importance à cet aspect-là cette année.
Car une saison c’est long et sans parler du covid, nous avons deux compétitions qui sont difficiles à mener en même temps, il est donc très important d'avoir des joueurs très stables psychologiquement et c'est le cas de Brandon Brown.

À ne pas confondre avec Anthony Brown que nous avons vu faire un passage à Limoges et qui a tapé dans l'oeil de Jurij. Il a trouvé que c’était un ailier très intéressant qui pourrait non seulement jouer poste 3 et être très bon dans le jeu extérieur avec les tirs à trois points, mais aussi dépanner en poste 4 ce qu’il a fait à Limoges à certains moments de l'année. Et cette polyvalence ajoutée au fait que c'est un joueur qui a été drafté au deuxième tour, et qui sort d'une université où on ne galvaude pas les comportements et les études, puisqu’il sort de Stanford, a été un élément très important.

Tomer Ginat, pour le contexte, je suis très ami avec son agent depuis près de 40 ans et ça faisait longtemps que son agent me disait qu'il était très fort et qu'il allait signer au Maccabi. Puis les choses se sont déroulées d'une autre façon. Il a refusé le contrat que le Maccabi Tel-Aviv lui a proposé et il avait envie de se rapprocher du basket de l'Europe de l'Ouest et ça a été une bonne opportunité.
Quant à son jeu, c'est un joueur qui est excessivement combatif, qui veut toujours gagner, qui donne le maximum et qui est un poste 4 qu'on appelle un 4 fuyant. Il peut permettre de jouer d'une façon différente en fonction de s’il joue en poste 4 ou si Halilovic joue au poste 4, avec Vitalis Chikoko en poste 5.
Son poste correspondait véritablement à ce qu'on cherchait pour jouer en complémentarité avec Miralem Halilovic, Vitalis Chikoko et Neal Sako.

  • Il y a eu du mouvement également au niveau du staff sportif, avec notamment l’arrivée de l’entraîneur Jurij Zdovc qui possède une très forte expérience. Comment s’est fait son recrutement et que va-t-il apporter à l’équipe, pour permettre au club d’être à la hauteur de ses ambitions et de conserver une place en coupe d’Europe ?

Plusieurs choses, la première c'est que la place en Europe il faut aujourd'hui la concrétiser. Nous avons été invités en coupe d’Europe, car l'Eurocup est au courant que nous représentons un club ambitieux. Ça se couplait au bon classement, mais nous savions déjà depuis le mois de janvier que nous serions invités en Eurocup. Ça c‘est le premier point

Pour en revenir à la question essentielle du coach, il était pratiquement acquis que Freddy Fauthoux, juste après la Leaders Cup, avait décidé de changer d'endroit. Il y avait deux possibilités pour lui qui étaient l'équipe de France, pour laquelle il a été candidat, et l’Asvel.
Je n'ai pas attendu de réponse définitive qui avait été fixé symboliquement au 30 avril, j'avais commencé à travailler sur le coach. C'est la première des choses que j'ai faite avant même de penser à des joueurs.

Initialement, nous sommes restés pendant un mois et demi en discussion avec Simone Pianigiani, grand coach, qui était d'accord. Mais au dernier moment, on s'est aperçu qu'il lui fallait deux assistants, or nous les avions déjà et on ne pouvait pas multiplier les assistants par deux ce n'était pas possible, donc les choses se sont arrêtées là.

Et comme une chance, j’ai appris que Jurij Zdovc était en partance de Cedevita avec lequel il était en contrat mais n’entraînait plus et qu’il était intéressé par un retour en tant qu'entraîneur. Et les choses se sont faites très vite.
Alors pourquoi Jurij Zdovc, d'abord pour tous ceux qui connaissent le basket et qui sont un peu plus âgés que certains autres, c'est quand même le meneur de jeu emblématique du Limoges CSP 1993 champion d'Europe, joueur champion du Monde, vice-champion Olympique et champion d'Europe avec la Yougoslavie avant la partition de la Yougoslavie. C’est un joueur de légende, c'est acquis !
Et puis, coach depuis 20ans, il entraîne dans des endroits toujours difficiles, où on exige des résultats et une rigueur que personnellement je recherchais.

Les choses se sont faites en trois jours grâce à son agent français Olivier Mazet, c'est allé très vite. Il y a eu très peu de discussions et Jurij Zdovc a accepté de diviser par deux les salaires qui sont ses salaires habituels. Le fait qu'il ait entraîné partout dans des endroits difficiles, qu'il ait entraîné deux fois à deux reprises de sélection nationale slovène, et puis c’est quelqu'un que l’on suit, je savais très bien dans sa carrière ce qu'il avait accompli, pour moi c'est une chance pour le club d'obtenir un entraîneur de ce niveau-là.

Alors ce qu'il faut savoir sur Jurij Zdovc, il est ce qu'on appelle un coach d'ex-Yougoslavie, avec beaucoup d’exigence, de rigueur et il m'a demandé dès le départ quels étaient les objectifs. Pour moi, il y en a 2. Il y a un objectif qui va être communiqué par les propriétaires du club qui estiment qu'à partir du moment où on a la troisième masse salariale, nous devons être dans les trois premiers.

Ensuite en tant qu'ancien entraîneur, les critères de réussite d'un coach sont premièrement qu’il donne un style de jeu à l'équipe, deuxièmement qu'il fasse en sorte que la rigueur qu’il instaure permette à ce style de jeu de se voir toute l'année et troisièmement, faire progresser l'équipe du premier au dernier jour. Ce sont les 3 points essentiels.
Et il y en a un dernier qui est le souhait en fin d'année des joueurs de continuer avec lui. C'est quelque chose qu'on ne peut pas prévoir, mais on sait très bien que les coachs de l'ex-Yougoslavie sont excessivement ambitieux et rigoureux et ils ne pratiquent pas la démagogie avec les joueurs. Le basket n'est pas considéré que comme un jeu, il est considéré comme un travail et dans ce travail, il y a des règles immuables. Les décideurs du club, avec la façon dont je leur ai introduit sa candidature, ont été tout de suite conquis par sa venue.

  • Nous parlions des contrats à long terme avec Vitalis Chikoko, David Michineau et notre dernière recrue Lahaou Konaté qui a signé pour les 4 prochaines saisons ! Avec quelles perspectives s’est fait le recrutement de Lahaou ?

Lahaou Konaté a fait ses premiers pas professionnels avec moi, lorsque j’étais au HTV à Hyères-Toulon. C'est un garçon dont je connais les qualités humaines. Il a jusqu'à présent complètement optimisé une carrière qui n'était pas évidente au départ pour ce qui le concerne, mais sa capacité de travail et sa volonté l’ont mené à faire une très bonne année avec Nanterre et surtout d'être appelé en équipe de France des fenêtres.

Je l'ai souvent félicité pour son travail et les progrès qu'il fait d'année en année et nous avons estimé que sur la durée, c'était quelqu'un autour duquel nous pourrions construire l'équipe et progresser au même titre que David Michineau et Vitalis Chikoko.

C'est le trio majeur qui doit nous donner des garanties sur la durée et ce que nous recherchions, ne pas avoir à changer d'équipe chaque année.
Nous aimerions que dans trois ans, lorsqu’on regardera le poster de l'année 2020, on retrouve des joueurs qui étaient là 3 ans avant ce qui n'est pas souvent le cas. Nous sommes bien heureux d'avoir Lahou avec nous, non seulement pour l'année prochaine, mais pour quatre ans.

  • Un des objectifs de la saison passée était l’obtention d’une place en coupe d’Europe et les Metropolitans 92 disputeront cette saison l’Eurocup. Comment l’équipe appréhende ce nouveau challenge et avec quels objectifs ? Les exigences seront-elles encore plus hautes ?

Je vais vous répondre comme un membre du management. Le management souhaite jouer les compétitions nationales et la compétition internationale à fond. Il est bien évident que la poule et la compétition d’Eurocup est d'un niveau très relevé. Donc, il va falloir leur falloir se mettre au niveau des autres, c'est le premier point. Nous n'avons pas l'habitude, c'est notre première expérience et ça compte mais ce n'est pas une excuse. Mais pour ma part, puisqu'il m'est arrivé assez souvent de jouer une coupe d'Europe, je sais que l’expérience compte, on n’est pas souvent très bons à l’extérieur,
il faut beaucoup de concentration, on prend l'avion, c’est quelque chose de distractif je dirais. Il faut arriver à se reconcentrer contre des équipes de haut niveau qui sont restées à domicile. Alors évidemment les choses sont inversées au match retour, mais c'est quelque chose qu'il faut apprendre et la concentration est quelque chose de très important et c'est pour cela que je compte beaucoup sur Jurij Zdovc qui a beaucoup d’expérience à ce niveau-là.

Ensuite, il faut savoir qu'on va perdre des matchs. Il faudra vite récupérer et se réhabiliter après avoir perdu une défaite quand on enchaînera sur un match du championnat de France où nous serons attendus car on aura un statut différent des autres années, on sera mis dès le départ sur le top 4 de la ligue je pense ! Donc pour tous les adversaires c'est un match où la motivation est évidente, il va falloir compter avec ça.
Et puis surtout, il va falloir compter sur tout le monde ! Nous avons 11 contrats professionnels et ce n'est pas un luxe quand on joue 2 compétitions comme ça avec un statut « bonne équipe », c’est même un minimum je dirais, quand on voit que l'Asvel en a 14 et qu'il y a beaucoup d'équipes européennes qui peuvent se le permettre qui sont plus proches de 15 que de 10.
Donc on a 11 contrats pro et il faudra que chacun soit concerné et conscient de l'utilité qu'il peut avoir, peut-être pas tout le monde sur un même match, mais en tous les cas sur la durée c’est évident ! En tant que membre du management je vous dirais qu'on attend les meilleurs résultats possibles dans toutes les compétitions que nous allons disputer.

Maintenant personnellement, je souhaiterais que l’on écrive une belle histoire en 2020-2021. Je sais que ça semble abstrait pour beaucoup de gens, mais c'est très important parce que souvent on s'en tient uniquement au numéro d'arrivée ou l'ordre d'arrivée.
Je voudrais que ce soit une équipe qui respire l’enthousiasme et l'ambition et qui se donne les moyens de cette ambition. Que l'équipe soit humble mais qu'elle donne tout ce qu'elle a ! Pour moi c'est ça la réussite d'une saison. Au-delà du fait que l'on gagne ou pas.  Il n’y en a qu’un qui gagne à la fin, mais il n’y en a pas qu’un qui réussit sa saison. Et il y a différentes façons de réussir une saison.
 

  • Vous évoquiez les coachs assistants de l'équipe. Avec Sacha Giffa, Jean-Paul Besson sera cette saison le deuxième entraîneur assistant de l’équipe A, tout en restant l’entraîneur principal des Espoirs.
    En parallèle fin août, le nouveau centre de Formation des Metropolitans 92 ouvrira ses portes à Boulogne-Billancourt.

    Ces changements représentent pour le club un premier aboutissement dans la volonté de développer davantage la cellule de formation des Metropolitans 92 ?

Oui, absolument, je pense que la réponse est dans votre question ! La promotion de Jean-Paul et le fait qu'il ait accepté de multiplier son travail montre à quel point il faut qu'il y ait une continuité. Je ne me fais aucun souci pour le centre de formation, qui déménage cette année à Boulogne, parce que je sais que Philippe Sudre a d’ores et déjà trouvé les aménagements nécessaires pour que Jean-Paul puisse faire les deux, soit le pourquoi il a été embauché au club c’est à dire sa capacité à développer les jeunes joueurs du club, mais il faut penser aussi au futur, et le futur c'est aussi de permettre en interne aux entraîneurs de se développer.
Sacha Giffa est là depuis un moment, il est bien assis dans son rôle d'assistant et de développeur individuel des joueurs. Jean-Paul Besson aura une mission un peu différente parce qu’il aura un rôle pour discuter de chaque match, puisque c'est lui qui fera l'observation des adversaires, il aura un rôle très proche du coach pour donner son avis et des observations de qualités que le coach pourra utiliser dans la préparation de ses matchs.

  • Je vois que le tableau est bien coloré ! Avez-vous quand même des craintes pour cette saison qui approche ? 

Les craintes sont beaucoup plus liées à la situation sanitaire de la France et de l'Europe qu’aux problèmes de basket qu'on pourrait rencontrer.
À ce jour, on ne sait pas combien de spectateurs on pourra mettre dans notre Palais des sports et combien les autres pourront en mettre aussi. Parce que la vie des clubs dépend beaucoup du nombre de spectateurs qu’ils peuvent attirer !
Ensuite la situation sanitaire en Europe, j'espère nous laissera la possibilité de jouer les coupes d'Europe partout où on peut les jouer. Mais aujourd'hui, il y a quand même une incertitude par rapport à ça. On le voit notamment, au moment où nous parlons, avec l'arrivée de nos joueurs étrangers dont certains sont sur la liste rouge, notamment américain ou israélien. Nous avons suivi les directives de la Ligue Nationale de Basket et malgré un travail qui a été fait parfaitement, on s'aperçoit que les joueurs qui sont concernés ne seront pas là à la date prévue.
Donc ça donne une idée de ce que pourraient représenter les difficultés lors de la saison prochaine parce que notre activité, comme toutes les autres dans le pays, dépend des consignes sanitaires qui seront données par le gouvernement.