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Briante Weber : « Casser la confiance d'un meneur peut faire dérailler toute une équipe »  Meilleur intercepteur de Jeep® Elite cette saison avec 2,8 ballons volés en moyenne par match, notre meneur Briante Weber s'exprime sur la défense dans une interview LNB !

ITW - Notre expert Briante Weber s'exprime sur la défense !

28.05.2020
Briante Weber : « Casser la confiance d'un meneur peut faire dérailler toute une équipe ». Meilleur intercepteur de Jeep® Elite cette saison avec 2,8 ballons volés en moyenne par match, notre meneur Briante Weber s'exprime sur la défense dans une interview LNB !

Avec Briante Weber, la Jeep® ÉLITE s'est trouvée un showman, toujours prompt à interagir avec le public et à faire le spectacle. Boulogne-Levallois a pour sa part mis la main sur un meneur expert de la défense qui compte de nombreux faits d'arme à son actif, comme d'avoir par exemple volé un ballon à Kyrie Irving lorsqu'il évoluait en NBA. Cette saison, sa première en France, il s'est notamment distingué en survolant le classement des meilleurs intercepteurs en culminant à 2.8 interceptions par match !

A l'occasion de cette semaine consacrée aux meilleurs défenseurs, Briante Weber ouvre sa boîte à secrets et livre quelques conseils à travers son parcours et ses inspirations qui ont fait de lui le chien de garde attitré des Metropolitans 92 cette saison.

Briante, quelle est l'histoire de ce hashtag « Brifense » que vous utilisez sur vos réseaux sociaux ?

Brifense vient de l'époque où je jouais à la fac, lors de mon année freshman. J'essayais de trouver un truc qui allait pouvoir me mettre sur le terrain. Et je suis allé dans une fac appelé Virginia Commonwealth University (VCU), qui était plutôt bien connue pour être une équipe qui joue la défense, qui presse beaucoup, qui se focalise et croit beaucoup à tout ça. On peut dire que ça pouvait bien coller avec moi. Et à un moment, je ne me rappelle plus exactement du match, les fans ont commencé un petit chant, et à la place de dire De-Fense, il ont dit « Brifense ». Je l'ai entendu et j'ai donc commencé l'utiliser et à mettre ce hashtag un peu partout. Je me suis dit qu'un jour ou l'autre ça pourrait devenir une marque et c'est d'ailleurs devenu le cas.

Vous avez un autre signe de distinction qui vous laisse sur un terrain, c'est le fait d'avoir volé un ballon à Kyrie Irving !

C'est juste une action normale sur un un-contre-un. Kyrie est l'un des meilleurs « ball-handlers » de ce jeu. Mais en même temps, on le sait tous, les joueurs se fatiguent et vu que je joue aussi, je peux voir ça, quand un joueur perd en lucidité après avoir joué une longue période. Et bien sûr, ça a été ce scénario pour moi. Lui a commencé le match, donc évidemment, il était déjà sur le parquet depuis au moins 6 à 8 minutes, je ne me souviens plus exactement pour le dire, mais je me souviens qu'il était sur le parquet depuis un moment. Et donc mon job, c'était, et c'est toujours le cas, de mettre de la pression rapidement et d'essayer de faire tourner l'horloge des 24 secondes. L'objectif n'est pas forcément de voler le ballon à chaque fois, mais déjà de faire tourner le temps et travailler sur le meneur adverse. Vu que j'ai aussi un certain instinct pour ça, j'ai senti qu'il n'était pas aussi concentré qu'il ne l'est habituellement lorsqu'il est arrivé au milieu de terrain. Et on était sur une possession lente. J'ai juste eu l'opportunité de prendre le ballon et de finir, et c'est ce qui s'est passé. Ça aurait pu aussi aller dans l'autre sens, il aurait pu me tuer avec un move. Mais j'ai eu le bon timing et ce sens de la défense sur cette action. Mais c'est clair que c'est de loin le joueur le plus dur pour lui voler le ballon.

Vous avez toujours été un fort intercepteur et vous d'ailleurs êtes le meilleur intercepteur de la ligue cette saison. Qu'est ce qui vous rend si efficace dans l'art de voler un ballon ?

Je dois reconnaître l'apport de beaucoup de mes coaches qui m'ont accompagné et m'ont appris le jeu au long de ces années, depuis que j'ai six ans. Et j'en apprends encore aujourd'hui, on ne cesse jamais d'apprendre des choses à ce jeu. Je retiens les coaches qui avaient cet esprit défensif en eux et qui ont vite compris le genre de joueur que j'étais. J'ai donc reçu beaucoup de bons conseils. Celui qui m'a sans doute le plus aidé a été mon coach à l'Université, coach Shaka Smart et Mike Rhoades. Ce sont eux qui se sont assurés que c'est ça qui allait être ma niche, ce qui allait faire de moi un joueur qu'on n'oublie pas et l'un des meilleurs dans mon domaine. Ils étaient tout le temps sur moi, à chaque fois qu'ils le pouvaient, même à travailler sur les plus petits détails défensifs. Ils s'assuraient que j'effectuais mes devoirs avec précision, que je ne fasse pas trop de fautes, que j'ai les bons placements au niveau de mes pieds. En connaissant ce que mon niveau pouvait être, ils m'ont coaché comme ça. Avec le temps aussi, en grandissant, ma connaissance du jeu s'est améliorée et j'ai appris à m'adapter. Après, il y a toujours des choses inévitables pour être un bon défenseur, savoir être long, être athlétique, savoir se placer... Dans un sens, c'est aussi savoir être plus intelligent, penser comme un joueur qui attaque quand je suis en défense.

Qu'est ce qui est le plus important pour être un bon défenseur ?

Je dirais que le mental joue à 100%. Parce que, dans la plupart des cas, le joueur que tu vas avoir en face de toi va plutôt débuter le match en étant « surconfiant ». Jusqu'à ce qu'il y ait une forme d'inconfort qui vienne perturber sa dynamique. Donc si tu laisses un joueur prendre feu, arriver à ses zones de confiance, à un moment, la confiance peut te faire tout réussir, c'est finalement le plus important dans le basket. Donc si tu peux arriver à casser ou à perturber cette confiance, surtout si tu es face à un meneur, vu que c'est lui qui gère un peu tout, ça peut faire dérailler toute une équipe. Si tu prends le dessus et que le coach doit demander à un autre joueur de monter le ballon alors que c'est lui le meneur principal, que tu le sors de son rôle, c'est une bonne chose pour ton équipe. Parce que ça change les plans du coach, et du match.

Sur un plan personnel, comment vous motivez-vous ?

Pour ce qui est de la motivation personnelle, c'est la même chose, c'est un état d'esprit. Il faut le vouloir. Sinon, tu ne l'auras pas, c'est aussi simple que ça. C'est ta volonté d'être le meilleur dans un des secteurs du jeu et d'être repéré pour ça, c'est ce qu'on veut tous. Donc c'est une approche mentale et une volonté de vouloir arriver à ton objectif. A chaque fois que j'entre sur le parquet, je veux stopper le meilleur marqueur adverse, parce que ce sera la seule façon de forcer les autres à se débrouiller.

Le trash-talking est aussi une façon de déstabiliser l'adversaire. De quelle manière l'utilisez-vous et à quelle fréquence ?

Je m'en sers tout le temps ! Mon équipe peut être à -20, ça ne change rien. Ça a toujours été comme ça, aussi par rapport à mon vécu et c'est aussi quelque chose que j'ai mieux appris à l'université. En fait, si tu as de l'énergie parce que tu es à +20, tu dois avoir la même énergie quand tu es à -20. Ça ne signifie pas que tu n'es pas touché par le score, c'est clair que je vais être mal, mais je peux aussi comprendre que parfois, ce n'est pas notre jour. Quoi qu'il arrive, je resterai qui je suis, je vais faire du trash-talking, je vais faire mon truc. C'est ça aussi être pro, tout ne peut pas toujours aller dans ton sens.

D'un point de vue technique, sur quoi travaillez-vous pour être un meilleur intercepteur ?

Il n'y a pas grand-chose à faire. Je ne m'entraîne pas vraiment à ça et globalement, il n'y a pas d'exercice technique pour améliorer sa défense. Je n'ai pas le souvenir d'avoir bossé ma défense en dehors des entraînements avec l'équipe. C'est 100% mental.

Retrouvez la suite de l'interview sur la Ligue Nationale de Basket :  https://www.lnb.fr/fr/article/briante-weber-casser-la-confiance-d-un-meneur-peut-faire-derailler-toute-une-equipe-14669.html